Agression rwandaise : 65 % de congolais jugent inefficace la force régionale de l’EAC (Sondage Ebuteli)

La force régionale de la communauté d’Afrique de l’Est (FRCAE), déployée dans la province du Nord-Kivu, est inefficace et ne pourra pas mettre fin à l’insécurité.

C’est le résultat du sondage publié la semaine dernière par Ebuteli, un institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence en collaboration avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), du Centre pour la coopération internationale (CIC) de l’Université de New-York et le Bureau d’études, de recherche, et de consulting international (Berci).

Il ressort de cette étude réalisée en janvier 2023 que « Soixante-neuf pour cent des Congolais interrogés ne pensent pas que la force régionale conduira à l’éradication totale des groupes armés« . Pour le directeur des recherches sur la violence chez Ebuteli, les autorités congolaises devraient prendre ces signaux au sérieux car ils expriment le rejet de cette force avant même son déploiement complet.

« Les autorités congolaises et celles de l’EAC devraient être attentives à ces signaux.Ils montrent que, avant même son déploiement complet, la force de l’EAC fait déjà l’objet d’un rejet en RDC et que celui-ci ne se limite pas aux seuls manifestants. Le jugement à son égard est encore plus sévère dans les provinces concernées par son déploiement. Si elle n’était pas en mesure d’atteindre des résultats encourageants rapidement, cette force courrait le risque de voir ses relations avec les civils se dégrader encore plus vite, ce qui rendrait beaucoup plus difficile la suite de son déploiement. Cela pourrait également affecter l’image de l’EAC elle-même en RDC (…) », assure Pierre Boisselet.

Toujours au centre des interrogations, la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) ne s’en sort pas mieux. Soixante-sept pour cent des Congolais sondés estiment que la Monusco doit partir, alors qu’ils n’étaient que 29 % en 2016, révèle le rapport du sondage de ces organisations.

S’agissant de l’état de siège, en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, soixante-quatre pour cent des Congolais interrogés jugent que cette mesure ne conduira pas à l’éradication totale des groupes armés (contre 54 % en août 2022). Seuls 29 % des Congolais sondés estiment que la situation sécuritaire s’est globalement améliorée depuis son instauration.

Andy Kambale Matuku

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