6 mai 2021- 6 mai 2023.Cela fait exactement deux (2) ans jour pour jour que le Président de la République Démocratique du Congo (RDC) avait mis les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sous état de siège pour lutter contre les groupes armés qui sèment la terreur dans cette partie du pays.
Dans la province de l’Ituri, les espoirs placés en l’état de siège se sont peu à peu évanouis au fil des jours. Malgré cette mesure exceptionnelle, la Coopérative pour le Développement au Congo (CODECO), milice active dans le territoire de Djugu et une partie d’Irumu et Mahagi, a continué de mener des attaques contre les civils et les positions de l’armée dans la zone.
C’est aussi sous cette mesure sécuritaire exceptionnelle que certains groupes armés se sont créés. C’est notamment le groupe d’auto-défense « Zaïre » et le Mouvement d’Auto-défense Populaire de l’Ituri (MAPI). Ces deux (2) groupes armés ont justifié leur venue par la « poursuite des attaques contre les populations civiles par la CODECO » malgré l’état de siège. Dans le territoire d’Irumu, un autre groupe armé non encore clairement identifié aurait été créé. Il s’agit du groupe dénommé « Chini ya Tuna ».
Par ailleurs, des zones jadis sécurisées ont enregistré leurs premières attaques. C’est le cas du groupement Bakpulu dans la chefferie de Walese Vonkutu (Irumu, zone de Mungamba) et plusieurs villages de la chefferie de Babila Bakwanza dans le territoire de Mambasa. Ces attaques rebelles attribuées aux rebelles ougandais des ADF (Forces Démocratiques Alliées) ont entraîné des pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants et un déplacement massif des populations vivant sur l’axe Mambasa-Komanda.
Conséquemment à cette montée de l’insécurité malgré l’état de siège, plusieurs millions d’enfants sont privés de l’éducation. D’après les chiffres rendus publics par les autorités scolaires de la province éducationnelle Ituri1, au moins un million quatre cent mille (1 400 000) enfants n’ont plus accès à l’école suite à l’insécurité. Des structures sanitaires ont été soit pillées soit détruites par les rebelles. Les camps des déplacés internes, souvent pris pour cibles par les rebelles dans le territoire de Djugu, sont presque dans chacun des cinq (5) territoires…
Malgré le lancement, début avril dernier, du programme de désarmement, démobilisation, révèlement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), les groupes armés n’ont pas, dans l’ensemble, montré la volonté de rejoindre ce programme. Déjà exclue du processus de paix entre le gouvernement congolais et les groupes armés actifs dans la partie Est, la CODECO poursuit ses aventures lugubres dans les territoires de Mahagi et Djugu. Des tensions subsistent entre la Force de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) et la Force Patriotique et Intégrationniste du Congo (FPIC) dans le territoire d’Irumu.
La rédaction