Exploitation minière : La société civile pointe « une fraude et une contrebande minières qui s’installent aisément » en Ituri

La fraude et la contrebande minières se portent très bien dans la province de l’Ituri. La société civile qui dénonce ces pratiques pointe plusieurs zones d’ombre qui entourent l’exploitation des matières premières par des entreprises chinoises.

Dans un point de presse animé ce mercredi 8 février 2023 à Bunia, Dieudonné Lossa, responsable provincial de la société civile, indique que l’exploitation faite par des entreprises chinoises et autres dans la province « constitue un manque à gagner au trésor public » en plus d’être « dévastatrice de l’environnement car il n’y a pas de mesures de gestion des déchets toxiques et dangereux » abandonnés sur les divers sites d’exploitation.

Par ailleurs, le coordonnateur provincial de la société civile accuse la société chinoise Kimya Mining, menant ses activités dans la chefferie de Bombo, à Mambasa, de « violer délibérément les textes légaux et réglementaires » en ce qui concerne l’exploitation des matières premières.

« (…) Il est difficile de comprendre le type d’opérations minière que mène cette entreprise en pleine forêt de Mambasa. Détentrice officiellement de permis de recherche, elle utilise plutôt le permis d’exploitation de MCCR (…) pour exploiter exporter l’or (…) », renseigne Dieudonné Lossa.

Ce responsable civile s’indigne que l’entreprise Kimya Mining « grandit en taille en violation du cadre juridique congolais ainsi que toutes les exigences sociales et environnementales relatives aux activités minières industrielles ».

« (…) Elle est passé en phase d’exploitation sans respecter la procédure relative à la transformation de permis de recherche en permis d’exploitation notamment en ce qui concerne l’étude d’impact environnemental et le plan de gestion environnemental du projet (…) Jusqu’ici aucun cahier de charge n’a été formellement signé avec la communauté locale (…) », révèle le coordonnateur provincial de la société civile.

Pointant le non paiement des taxes et redevances dues au gouvernement central, au gouvernement provincial et à la chefferie de Bombo, la société civile de l’Ituri dit « non au bradage de ses ressources naturelles qui devraient aider à la reconstruction » de cette province longtemps meurtrie. Enfin, la coordination de la société civile de l’Ituri recommande aux autorités judiciaires de se servir de son plaidoyer pour mener des enquêtes sur les activités de l’entreprise Kimya Mining et lui obliger d’appurer ses dettes. Dans le cas contraire, la société civile encourage les autorités judiciaires à suspendre, à titre conservatoire, les activités de cette société. Toutes les autres entreprises chinoises opérant en Ituri devront être traînées devant les instances judiciaires en vue d’obtenir réparation des dommages causés.

Tous nos efforts pour obtenir la version de faits de la société Kimya Mining n’ont pas abouti. C’est depuis début 2020 que des sociétés minières chinoises ont envahi les carrés miniers de la province de l’Ituri. Ces sociétés qui opèrent en collaboration avec les coopératives minières travaillent dans une « opacité totale et scandaleuse ». Des vestes étendues de forêt ont été décimées sans aucune mesure d’accompagnement.

Flory Drajiro, Bunia

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