La situation sécuritaire préoccupante que traverse l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) a fait l’objet de la déclaration des évêques de la Conférence Épiscopale du Congo (CENCO), rendue publique ce jeudi 10 novembre 2022.
Dans ce document intitulé « L’heure est grave. Notre pays est en danger ! « , les prélats catholiques reconnaissent que malgré les efforts des autorités, les violences se portent bien dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Les princes de l’église catholique tirent à boulets rouges sur la fameuse communauté internationale qui, malgré tous les moyens dont elle dispose, n’arrive pas à faire cesser les violences.
« (…) En Ituri comme dans le Nord-Kivu, en dépit de l’état de siège et de plusieurs dispositions prises par les autorités pour sécuriser notre Pays, nous constatons que le nombre de morts ne fait qu’augmenter. Malheureusement, la Communauté internationale et les Organisations régionales qui disposent des leviers pour faire justice au Peuple congolais affichent une attitude hypocrite qui révèle une certaine complicité », écrivent les évêques de la CENCO dans ce document dont une copie est parvenue à OCEANS24.CD.
Pour faire face à cette situation, la CENCO appelle la classe politique congolaise à « assumer ses responsabilités » notamment en instaurant l’effort de guerre et baisser le train de vie des institutions de l’Etat en vue de renforcer le système de défense du pays.
« (…) Il est plus que temps que l’Etat assure à tous les citoyens le droit le plus élémentaire à la vie et à la sécurité, et au pays son intégrité territoriale. Pour ce faire, l’effort de guerre s’impose et doit être effectif. A cet effet, il faudrait impérativement réduire le train de vie de nos Institutions et de nos Dirigeants pour renforcer nos moyens de défense, moderniser, équiper conséquemment notre armée et bien motiver nos forces de sécurité (…)« , lit-on dans ce document.
Enfin, les évêques de la CENCO s’interrogent sur la « mission de maintien de la paix » déployée par la communauté internationale qui, « dans sa duplicité, souffle le chaud et le froid ».
« (…) La complaisance de la Communauté Internationale envers les Multinationales et les Pays prédateurs de nos ressources naturelles, engage la grave responsabilité de cette même communauté qui, dans sa duplicité, souffle le chaud et le froid (…) De quel maintien de la paix parle-t-on quand le nombre des morts ne cesse de se multiplier ?« , s’interrogent les évêques.
Malgré une de ses importantes missions déployées dans le monde, l’ONU avait récemment affirmé que les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M-23) soutenus par le Rwanda, disposaient des matériels militaires plus sophistiqués que ceux de sa MONUSCO (Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo). Ces déclarations avaient été suivies d’une vague des manifestations anti-Monusco dans plusieurs villes de l’est de la RDC.
Anderson Baraka Baliene