Depuis le début de l’année en cours, au moins cent (100) personnes ont perdu la vie dans des attaques armées contre plusieurs villages de la province de l’Ituri. L’Union des associations culturelles pour le développement de l’Ituri (UNADI) accuse les autorités congolaises de « complicité ».
Selon le président de cette structure, quatre (4) des cinq (5) territoires de l’Ituri sont touchés par le regain des tensions et attaques. Ayendu Bin Ekwale Janvier se dit « très préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire » et pointe le silence coupable de Kinshasa face au drame qui secoue l’Ituri depuis plusieurs années.
« (…) La situation est vraiment très précaire sur toute l’étendue de la province de l’Ituri (…) Aujourd’hui pour ce mois ici de janvier ça fait 21 jours, nous comptons plus de cent morts. Et tout ça au su et vu des autorités et nous la population nous ne comprenons pas ce qui se passe dans la province de l’Ituri. Pourquoi ce silence de Kinshasa ? C’est en Ituri où les gens meurent chaque jour mais il y a silence que nous qualifions d’une complicité (…) », dénonce ce membre de la Task Force pour la Paix, la réconciliation et la Reconstruction de l’Ituri au micro de Radio Okapi.
Face à cette situation désastreuse, l’UNADI appelle Kinshasa à mettre les moyens à la disposition de l’armée afin de lancer des opérations de traque contre les groupes armés qui sèment la mort et la désolation à travers la province. Les communautés, quant à elles, doivent rester soudées et intensifier la sensibilisation auprès des combattants à déposer les armes.
« Nous demandons à l’Etat de prendre ses responsabilités. Qu’on mette les moyens pour que les opérations militaires soient une vraie opération pour éradiquer les groupes armés qui endeuillent l’Ituri. Et nous comme communauté nous devons être ensemble, souder et nous devons continuer avec les sensibilisation« , déclare Ayendu Bin Ekwale.
Depuis début décembre 2022, les violences se sont multipliées dans plusieurs coins de l’Ituri. C’est notamment dans le territoire de Djugu où plusieurs attaques ont eu lieu. Des organisations humanitaires internationales ont dû fermer momentanément leurs activités dans la zone. Des centaines des milliers de personnes ont également fui leur village.
Andy Kambale Matuku