Les autorités coutumières de la province du Kasaï Oriental se sont engagés, ce lundi 24 octobre 2022, à lutter contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre dont sont victimes les femmes mariés dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
C’était à l’occasion de la cérémonie solennelle de la signature d’acte d’engagement par les autorités traditionnelles de la province du Kasaï Oriental en faveur des femmes et filles victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre suite au conflit armé de Kamuina Nsapu.
Cette activité, initiative de l’ONG Femme main dans la main pour le développement intégral (FMMDI) avec les fonds du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR), a été présidée par la vice gouverneure du Kasaï Oriental en présence de la représentante nationale du HCR à Mbuji-mayi.
Ces représentants des autorités coutumières regrettent le traitement inhumain et dégradant dont étaient victimes les femmes mariés au Kasaï Oriental.
« Nous représentants des autorités coutumières et leaders communautaires du Kasaï Oriental, sommes profondément préoccupés par le traitement inhumain et dégradant infligé aux femmes mariées, victimes de viol ainsi que par des conséquences qu’entraîne la dislocation des familles à cause de la mauvaise interprétation de nos coutumes traditionnelles et leur application erronée » ont-ils regretté avec leur main sur la poitrine.
Dans le souci de remédier à cette situation, ces autorités prennent l’engagement de réduire l’impact négatif de ces « coutumes avilissantes » dans leurs milieux à l’égard de la survivante du viol.
« (…)prenons l’engagement de réduire l’impact négatif des violences sexuelles attribué à certaines pratiques coutumières sur les sur les survivantes du viol » peut-on lire dans ce document signé par cent soixante-cinq chefs coutumiers.
Par ailleurs, ces chefs acceptent de considérer que le viol commis sur les femmes mariées ne constitue pas l’adultère.
Ils s’engagent également à persuader « le mari de la survivante du viol d’être solidaire et d’accepter un geste de réconciliation ».
De son côté, Nathalie Kambale, Directrice-pays de l’ONG FMMDI, a salué cette décision « courageuse » des chefs coutumiers et estime que ceci est un « couronnement des efforts consentis par les parties prenantes » dans la restauration de la dignité de la femme et de la jeune fille du Kasaï Oriental.
L’occasion pour Kambale Luse de les inviter à s’approprier ce document, avant de remercier UNHCR pour son appui sans lequel ceci ne pouvait être possible.Un comité chargé d’assurer le suivi régulier et soutenu de cet acte sera mise en place dans les jours à venir.
La Rédaction